Faut-il partir loin pour trouver Dieu?
LA FOI EN QUESTIONS par Normand Provencher o.m.i.
JUILLET-AOÛT 2022

« Comment ? Tu ne pars pas ? » Comme s’il fallait à tout prix aller ailleurs et loin pour se reposer et être heureux ! Le mot « vacance » vient du latin vacare qui signifie « vider ». Pourquoi ne pas profiter du temps des vacances pour nous vider de tout ce qui nous encombre afin de retrouver l’essentiel ? Que l’on parte ou que l’on reste chez soi, on peut toujours faire de ses vacances un voyage. Un voyage d’intériorité !
À la découverte de la nature et des autres
Durant les vacances, nous avons l’occasion de reprendre contact avec la nature et réapprendre à lire le grand livre de la Création. Dans ce livre à notre portée, une Parole mystérieuse nous rejoint à travers la paix des forêts, la variété des paysages, l’infini du ciel étoilé, la vitalité de l’aurore… Ces beautés, que trop souvent nous ne voyons plus, nous dévoilent la mystérieuse Présence qui nous entoure et qui se manifeste.
Les vacances sont un temps pour la nouveauté du regard, le plaisir de la conversation, la surprise des rencontres. Enfin nous prenons le temps de redécouvrir nos proches et nos amis, de leur parler et de les écouter. Lors de nos randonnées, nous avons aussi l’occasion de faire connaissance de l’étranger et de l’inconnu. Ils sont si proches de nous et nous ne le savions pas. Ces rencontres avec d’autres sont des occasions de partager tout simplement nos valeurs et notre foi. À ce moment, un Autre se joint à nous. Nous nous souviendrons alors des mots de Jésus : « Là où deux ou trois s’assemblent en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Matthieu 18,20).
Les bienfaits du repos
La Bible parle rarement du repos. On ne saurait oublier cependant qu’elle rapporte que Dieu, après avoir créé le monde en six jours, se reposa le septième de son travail de Créateur (Genèse 2,3). Dieu qui se repose tout en veillant sur la création ! Aux Juifs scandalisés de la guérison d’un paralysé le jour du sabbat, Jésus déclare: « Mon Père est continuellement à l’œuvre et moi aussi je suis à l’œuvre » (Jean 5,17). À leur retour de leur première randonnée de mission, Jésus constate que ses disciples sont fatigués et il leur dit : « Venez avec moi dans un endroit isolé pour vous reposer un moment. » Lui, le Sauveur du monde, prend le temps de se retirer à l’écart pour se reposer.
Laissant le travail et les soucis qui souvent nous rendent esclaves du rendement, nous pouvons faire un voyage en nous-mêmes. Sans les sonneries intempestives du cellulaire et sans la musique distrayante de la radio, nous arrivons à entendre des voix qui viennent du fond de nos cœurs. Qu’il est apaisant d’entendre la voix du silence, cette voix qui nous est devenue étrangère ! La route vers notre intimité, nous la fréquentons rarement. Elle est étroite et difficile d’accès, même si elle est la plus proche. Pourtant, cette route nous conduit là où le Dieu si discret nous attend. « C’est au-dehors que je cherchais. Tu étais au-dedans de moi, et je ne le savais pas », écrit saint Augustin. Lors de ce voyage intérieur, il est bon de s’arrêter à une halte pour reprendre son souffle et pour se restaurer. Tout en étant en vacances, moments de prière, de second regard, d’intériorité.