Un touriste visite l’Italie. Il arrive par hasard sur un chantier de construction qui fourmille d’ouvriers. Il s’approche de l’un d’eux et lui demande  : « Que faites-vous ? » L’homme lui répond : « Je pose des briques. » Plus loin, le touriste rencontre un autre travailleur qui réalise la même tâche. Il lui demande : « Que faites-vous ? » Celui-ci dit : « Je construis un mur. » Enfin, le touriste croise un troisième ouvrier qui effectue le même travail. « Que faites-vous ? » L’homme le regarde et répond  : «Je construis une cathédrale à la gloire de Dieu. »

Cette anecdote, Tal Ben-Shahar, le célèbre « prof de bonheur » de Harvard, la raconte quand il aborde la question du sens qu’on donne à sa vie. Il explique ainsi que notre point de vue est déterminant dans notre façon de vivre les choses, qu’il s’agisse d’une tâche répétitive ou d’un grand défi. Nous abordons là le quatrième élément du modèle PERMA où le M renvoie à Meaning (le sens).

Donner un sens à sa vie

Ben-Shahar fait une distinction entre le sens de la vie et un sens à la vie. La première formule suscite de grandes questions : pourquoi suis-je ici? Quel but a l’existence ? Les réponses proviennent alors souvent d’une instance extérieure à soi ; plusieurs les cherchent dans l’enseignement des religions ou la philosophie, quête tout à fait louable. Mais il demeure difficile de cerner LE véritable sens de la vie, surtout quand nous voulons simplement survivre à notre journée. Il est alors plus aisé de trouver un sens à la vie, mouvement issu de l’intérieur. C’est ce à quoi renvoie la notion de sens ici, celui qu’on donne à sa vie et trouve soi-même dans le quotidien ou les moments difficiles.

Selon les recherches, notre plein épanouissement est lié au fait de trouver du sens dans notre vie, et non à l’unique recherche du plaisir ou du bien-être matériel. Ce sens, nous pouvons le découvrir dans le fait de nous sentir connectés à plus grand que nous ou de poursuivre des buts qui nourrissent nos actions et importent pour nous, au-delà de notre seule personne. Il fait appel à la dimension spirituelle de la vie.

Questions de perspective

Comment puis-je cultiver ma vie intérieure ? Est-ce que je crois en quelque chose qui me dépasse et m’y sens connecté ? Ai-je des pratiques qui m’amènent à être plus attentif à ce qui m’entoure, à méditer ou prier, à contempler la nature, à déployer une perspective plus large ? Que puis-je redonner au monde? Mon travail est-il significatif pour moi ? Quelle est ma mission sur terre? Quelle est la cathédrale que je contribue à bâtir ? Ces questions peuvent me guider vers plus de sens. J’y réfléchis en guise de petit devoir du mois.