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La résurrection, bien au-delà de la réincarnation

LA FOI EN QUESTIONS par Normand Provencher, o.m.i.

          MARS 2024

La question de la mort et de ce qui se passe après suscite beaucoup d’intérêt. Je l’ai constaté en novembre dernier lors d’une session qui a regroupé plusieurs participants et participantes au Sanctuaire Notre­-Dame du Cap. Des catholiques, pourtant engagés dans leur foi, considèrent la résurrection du Christ et la leur comme des réalités abstraites et lointaines. L’entrée pour toujours dans le monde de Dieu, où tout est spirituel, ne semble pas trop répondre à leurs attentes actuelles. Hors du temps et de l’espace, certains se demandent s’ils auront la joie de retrouver parents et amis et de revivre intensément les heureux moments de leur vie terrestre. Puisqu’elle implique un retour dans un autre corps et dans des réalités qui semblent familières, la croyance en la réincarnation devient de plus en plus attrayante aux chrétiens et chrétiennes qui font un compromis entre la résurrection et la réincarnation.

UNE AUTRE MANIÈRE DE SURVIVRE

Sous l’influence des religions de l’Orient, – le bouddhisme et l’hindouisme –, la croyance en la réincarnation est entrée dans la culture de chez nous tout en s’y adaptant. Des moines bouddhistes m’ont dit qu’ils ne reconnaissent pas leur croyance en la réincarnation dans celle qui est promue ici. En Orient, c’est autre chose. Elle est d’abord une punition. Les mauvaises actions entraînent une réincarnation pénible, au-bas de l’échelle des êtres, jusqu’au moment où la personne aura assumé les conséquences de ses actions mauvaises et rompu avec la loi du destin.

Tout n’est pas faux dans la réincarnation. Elle suppose que la mort ne détruit pas toute la personne : quelque chose subsiste, ce que nous appelons l’âme, et elle peut se reprendre, réparer les torts et mériter ainsi le bonheur en vivant de nouveau dans un autre corps humain, ou un arbre, une fleur, un animal. La réincarnation est comme une nouvelle chance qui est accordée pour développer les potentialités que la personne n’a pu réaliser en une seule vie. Donc autant de vies qu’il en faut pour s’accomplir, mais sans l’intervention d’une puissance céleste.

DEUX VISIONS INCOMPATIBLES

La résurrection du Christ est tout autre chose que la vie simplement prolongée. C’est une existence transformée, car elle est l’entrée de toute son humanité, corps et âme, dans la réa­lité même de Dieu qui accomplit le salut final de l’humanité. Au matin de Pâques, près du tombeau, Marie Madeleine, quelques femmes et les disciples ne reconnaissent pas Jésus. Sa présence n’était perceptible que par la foi et par ceux et celles à qui il voulait se faire voir. Il était bien celui qu’ils avaient connu et aimé, mais devenu tout autre. C’est la résurrection de Jésus qui nous apprend ce qui nous attend.

Selon le message chrétien, chacun et chacune de nous est créé avec amour par Dieu qui connaît et appelle chacun et chacune par son nom. Je suis donc appelé à vivre une existence unique dans un corps qui me met en contact avec l’univers, me rend capable d’aimer et de connaître. C’est tellement plus qu’une enveloppe pour un temps. C’est bien moi, dans tout mon être, que Dieu ressuscitera à la suite du Christ. Notre avenir n’est pas d’être condamnés à vivre à nouveau d’autres existences dans notre monde, mais bien de recevoir, en toute gratuité et une fois pour toutes, une autre manière de vivre avec l’Éternel.

Fondée en 1892 par le bienheureux Frédéric Janssoone, o.f.m.

Magazine d’information religieuse et de vie spirituelle, publié 10 fois l’an, en association avec la mission du Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap.

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