Ne pas oublier l’Esprit
BILLET DU SANCTUAIRE par Rémi Lepage, o.m.i.
Direction du Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap
JUILLET-AOÛT 2022
Dans mon billet de janvier-février dernier, je vous invitais à partager vos suggestions concernant la Neuvaine de l’Assomption qui se déroule du 7 au 15 août au Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap. Je tiens à remercier toutes les personnes qui se sont exprimées. Vous avez proposé plusieurs thèmes et sujets, même des noms pour les prédications. Nous avons fait tout ce que nous avons pu pour tenir compte de vos contributions. Cette démarche a été pour nous une manière de vivre la synodalité, c’est-à-dire une marche commune entre baptisés, faite de consultation et d’écoute de l’Esprit, pour mieux réaliser la mission de l’Église.
Puisque le pape François promeut la synodalité dans l’Église, surtout depuis l’automne 2021, elle fait de plus en plus partie de nos conversations. Or, parmi les propos que j’entends sur la synodalité, je me rends compte que nous risquons souvent d’oublier un acteur essentiel. Nous apprécions que la synodalité nous engage dans des consultations, mais nous soulignons encore peu qu’elles demandent à être vécues comme une écoute collective de l’Esprit. Dans une conversation, une réflexion commune ou une prise de décision, à quels signes pouvons-nous reconnaître que nous écoutons ensemble l’Esprit ? J’en suggère cinq.
Demander l’Esprit. L’Esprit est déjà à l’œuvre en nous. Mais si nous désirons vraiment qu’il nous conduise, il importe de l’invoquer. En agissant ainsi, nous suivons une recommandation de Jésus. En effet, en nous invitant à oser demander à Dieu (Luc 11,9-13), il annonce, de manière inattendue, que le plus beau don que nous puissions demander, c’est l’Esprit Saint !
Faire silence à l’intérieur. Pour que l’Esprit nous guide, il a besoin d’espace en nous. Nous sommes riches de sentiments, d’idées, de désirs, mais il fait bon cultiver une disponibilité intérieure pour la nouveauté que l’Esprit nous fera entendre, et des autres, et de l’intérieur de nous.
L’écouter chez les autres. Quel est le plus facile ? Écouter l’Esprit chez les autres ? L’écouter en soi ? Cela dépend de nos personnalités. Pour vraiment marcher ensemble, pourquoi ne pas l’écouter d’abord chez les autres ? En nous rappelant qu’il agit en chacune et chacun. Nous sommes alors placés tout de suite dans une démarche d’Église.
L’écouter chez moi. Comme membre de l’Église, je garde la responsabilité d’écouter ce que l’Esprit dit en moi. Il y a certaines paroles que l’Esprit ne peut dire que par moi. Ce que j’exprimerai ne sera pas un absolu, mais au moins une partie de la vérité.
Apprécier les différences. La synodalité ne veut pas dire que nous arriverons à une sorte d’uniformité. Car l’Esprit aime les différences. Il alimente en nous une même foi en Jésus, mais en intégrant bien des différences, que nous avons besoin de discerner.