Prendre soin d’un
monde en crise
ÉDITORIAL par Stéphane Gaudet, rédacteur en chef
OCTOBRE 2024
« Le monde est en feu, ce n’est donc pas le moment de parler de choses de peu d’importance », écrivait sainte Thérèse d’Avila, citée dans la chronique « Coups d’œil » (p. 29). Oui, il s’en passe des choses dans notre monde en ce moment.
Le monde est en feu, littéralement. Dans sa vidéo d’intention de prière pour le mois de septembre 2024, le pape François déclare que « la Terre a de la fièvre ». En effet, l’année 2024 a battu des records de chaleur. Selon le pape, la Terre est malade, «mais sommes-nous à l’écoute de cette douleur ? […] Prions pour que chacun d’entre nous écoute avec son cœur le cri de la Terre et les victimes des catastrophes environnementales et de la crise climatique, en s’engageant personnellement à prendre soin du monde qu’il habite. »
C’est en octobre, du 2 au 27, que se déroulera à Rome la 2e session du Synode pour une Église synodale. Si certains comme le théologien Christoph Theobald voient dans ce synode « un nouveau concile qui ne dit pas son nom », d’autres s’attendent plutôt à ce que la montagne accouche d’une souris. C’est que l’Instrumentum laboris (le document de travail du Synode) a évacué toutes les questions controversées, dont l’accès aux ministères ordonnés pour les femmes. Interrogée par le portail de l’Église catholique suisse cath.ch, une agente de pastorale exprimait sa déception: « Si on lit entre les lignes, on ressent bien qu’il n’y aucune volonté de changer les règles. On dit : “écoutons-nous” les uns les autres, mais, il paraît évident qu’au final, les prêtres et les évêques auront le dernier mot. » Pour celles et ceux qui rêvent d’une Église où ce ne sont plus les clercs qui mènent tout et où les laïques prennent part aux décisions, ça augure mal. Mais avant de juger, attendons de voir quels processus décisionnels et canoniques seront institués à la suite du Synode pour concrétiser la synodalité.
C’est aussi en ce mois d’octobre que la campagne présidentielle aux États-Unis entrera dans sa dernière ligne droite. La revue Notre-Dame-du-Cap a pris position dès 2016 contre le candidat républicain Donald Trump et sa rhétorique outrancière, xénophobe, violente et immorale. Première puissance politique, économique et militaire de la planète, leader du monde occidental, les États-Unis – tout comme le monde – ne peuvent se permettre une fois de plus la présidence erratique d’un homme malade et assoiffé de vengeance, aux tendances autocrates, qui n’a que faire de la démocratie et de ses garde-fous.
Et je n’ai pas encore mentionné les guerres qui font toujours rage en Ukraine et à Gaza, guerres dont l’escalade pourrait mener à un conflit ouvert entre la Russie et l’OTAN ou à l’embrasement général du Moyen-Orient.
Notre monde est en crise. À nous de prier et d’agir pour en prendre soin, chacun à son échelle, comme le pape nous y invite.
Stéphane Gaudet
redaction@revue-ndc.qc.ca
« Le monde est en feu, ce n’est donc pas le moment de parler de choses de peu d’importance », écrivait sainte Thérèse d’Avila, citée dans la chronique « Coups d’œil » (p. 29). Oui, il s’en passe des choses dans notre monde en ce moment.
Le monde est en feu, littéralement. Dans sa vidéo d’intention de prière pour le mois de septembre 2024, le pape François déclare que « la Terre a de la fièvre ». En effet, l’année 2024 a battu des records de chaleur. Selon le pape, la Terre est malade, «mais sommes-nous à l’écoute de cette douleur ? […] Prions pour que chacun d’entre nous écoute avec son cœur le cri de la Terre et les victimes des catastrophes environnementales et de la crise climatique, en s’engageant personnellement à prendre soin du monde qu’il habite. »
C’est en octobre, du 2 au 27, que se déroulera à Rome la 2e session du Synode pour une Église synodale. Si certains comme le théologien Christoph Theobald voient dans ce synode « un nouveau concile qui ne dit pas son nom », d’autres s’attendent plutôt à ce que la montagne accouche d’une souris. C’est que l’Instrumentum laboris (le document de travail du Synode) a évacué toutes les questions controversées, dont l’accès aux ministères ordonnés pour les femmes. Interrogée par le portail de l’Église catholique suisse cath.ch, une agente de pastorale exprimait sa déception: « Si on lit entre les lignes, on ressent bien qu’il n’y aucune volonté de changer les règles. On dit : “écoutons-nous” les uns les autres, mais, il paraît évident qu’au final, les prêtres et les évêques auront le dernier mot. » Pour celles et ceux qui rêvent d’une Église où ce ne sont plus les clercs qui mènent tout et où les laïques prennent part aux décisions, ça augure mal. Mais avant de juger, attendons de voir quels processus décisionnels et canoniques seront institués à la suite du Synode pour concrétiser la synodalité.
C’est aussi en ce mois d’octobre que la campagne présidentielle aux États-Unis entrera dans sa dernière ligne droite. La revue Notre-Dame-du-Cap a pris position dès 2016 contre le candidat républicain Donald Trump et sa rhétorique outrancière, xénophobe, violente et immorale. Première puissance politique, économique et militaire de la planète, leader du monde occidental, les États-Unis – tout comme le monde – ne peuvent se permettre une fois de plus la présidence erratique d’un homme malade et assoiffé de vengeance, aux tendances autocrates, qui n’a que faire de la démocratie et de ses garde-fous.
Et je n’ai pas encore mentionné les guerres qui font toujours rage en Ukraine et à Gaza, guerres dont l’escalade pourrait mener à un conflit ouvert entre la Russie et l’OTAN ou à l’embrasement général du Moyen-Orient.
Notre monde est en crise. À nous de prier et d’agir pour en prendre soin, chacun à son échelle, comme le pape nous y invite.
Stéphane Gaudet