Prêtres de mon cœur
EN QUÊTE DE DIEU par Bianca Mailloux
JUIN 2021
Le mois de juin, c’est le mois de la paternité. Bonne fête des pères à tous les papas qui lisent la Revue, mais aussi à vous tous qui êtes pères d’une autre façon. Je pense à tous les hommes d’Église qui ont façonné mon chemin de foi et qui m’ont permis de naître, d’exister comme fille du Père.
Un grand respect
Je sais que l’image des hommes d’Église est souvent négative. On parle des abus, du contrôle, de leur difficulté à lâcher prise, mais avouons-le : tout cela est certainement un fardeau très lourd à porter. Personnellement, je sais qu’il y a eu des abus et qu’il y en a encore, mais mon expérience est vraiment tout autre. J’ai plutôt un grand respect pour ces hommes qui ont donné leur vie et qui, en 50 ans, ont vu tout changer autour d’eux : leur rôle, leur place dans la société, la façon dont ils exercent leur ministère. Ils étaient perçus comme rois et maîtres en paroisse, et maintenant ils enfilent l’habit du serviteur souffrant dans un quartier où la majorité ignore même bien souvent leur existence. Certains vivent ce changement avec humilité et amour, heureux d’embrasser à nouveau la vocation initiale qui les a mis au service de leurs frères et sœurs, espérant redonner le leadership à la communauté rassemblée avant qu’il ne soit trop tard. Mais d’autres traversent cette période avec désespoir et chagrin, relisant leur passé et se demandant ce qui a bien pu se passer.
Ma quête de Dieu, elle est passée par vous.
Mes pères du ciel
Merci à toi qui as osé m’engager en pastorale alors que j’étais une jeune qui ne connaissait rien à l’Église : tu m’as ouvert la porte de la Vie. Merci à toi pour ton écoute et ton soutien au décès de ma sœur, merci pour les discussions et le porto partagé : tu m’as appris la bienveillance du Père. Merci à toi qui as vu l’Esprit saint en moi et qui me l’as dit à quelques reprises : tu m’as fait croire en sa Présence en moi et j’ai appris à l’apprivoiser. Merci à toi qui m’aides financièrement quand j’en ai besoin même si tu ne me connais pas tant que ça. Tu es signe de providence et de sécurité : tu m’apprends l’abandon. Finalement, merci à toi qui crois en mon audace et qui prends soin de moi si souvent; je le dis et le répète : tu me donnes des racines et des ailes. Ευχαριστώ πολύ!*
À vous tous, prêtres de mon cœur, merci pour votre amour qui va bien au-delà de tout ce que j’aurai reçu de mon père terrestre; vous êtes mes pères du ciel. Amen.
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* « Merci beaucoup » en grec.