Rendre grâce
ÉDITORIAL par Stéphane Gaudet, rédacteur en chef
Juin 2021
C’est fait, je suis vacciné ! Enfin. Bien entendu, pas question d’agir comme si la pandémie était finie. On doit demeurer très prudents, le virus court toujours. Avec raison, les mesures sanitaires restent en vigueur. Tout de même, le fait d’avoir été vacciné me permet d’entrevoir le début de la fin de ce cauchemar.
Le pire est peut-être derrière nous. Je ne le sais pas, je ne lis pas l’avenir, mais je l’espère. S’il est une chose que la pandémie m’a apprise, c’est de vivre un jour à la fois. Et en ce jour, j’ai envie de rendre grâce au Seigneur pour ce que nous vivons présentement.
Je rends grâce à Dieu pour les vaccins et pour les scientifiques qui les ont mis au point. La vaccination va bon train et nous permettra, à terme, de sortir de cette pandémie. « Je crois que d’un point de vue éthique, tout le monde doit se faire vacciner, parce qu’on met à risque sa santé, sa vie, mais aussi la vie des autres », avait confié le pape François à la télé italienne en janvier.
Je rends grâce à Dieu pour les employés au centre de vaccination, si dévoués et gentils. Dans leurs sourires, j’ai vu Dieu à l’œuvre. Et aussi pour le personnel de la santé, fort éprouvé depuis un an. Je rends grâce à Dieu pour les responsables politiques et sanitaires qui gèrent cette crise et prennent des décisions difficiles, pour notre bien.
Je rends grâce à Dieu pour la diminution de la contamination chez nous. Je rends grâce pour les personnes qui continuent de respecter les règles, patiemment, même si tout le monde en a assez.
Je rends grâce à Dieu pour la belle saison qui commence. Elle fera du bien après un hiver confiné.
Je rends grâce à Dieu d’être avec nous dans l’épreuve. Je suggère qu’un Te Deum soit célébré au Sanctuaire, dans la basilique pleine à craquer, quand tout cela sera vraiment terminé et qu’on pourra à nouveau se réunir en foule. Une belle célébration d’action de grâce marquant le retour à une vie plus normale, sans toutefois les excès de notre mode de vie pré-pandémie.
Je rends grâce, mais je ne suis pas dans un état de béatitude aveugle. Je me désole de tous ces masques jetés au sol au sortir du centre de vaccination, qui font dire aux plus cyniques d’entre nous que l’humanité, finalement, ne mérite peut-être pas de survivre à cette catastrophe. Je m’attriste de l’hécatombe en Inde et de la répartition injuste des vaccins dans le monde. Rendre grâce n’est pas fermer les yeux sur ce qui va mal. Si on attend un monde parfait pour remercier le Seigneur…
Non, nous pouvons le faire, maintenant ! Nous tourner vers Dieu non seulement quand tout va mal, mais aussi quand ça commence à mieux aller.