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Revenir à la base

ÉDITORIAL par Stéphane Gaudet, rédacteur en chef

          MARS 2024

Plus qu’un temps de privations, le carême est un temps de réflexion, de méditation et de prière. En préparation à Pâques, nous avons cette période de 40 jours – évoquant le temps que Jésus a passé au désert – pour revenir à la base et nous rappeler ce que signifie être disciple du Christ. C’est pourquoi j’ai l’habitude de faire pendant le carême, souvent autour de la fête de l’Annonciation, une retraite dans un monastère ou un couvent. Ça m’aide à « recharger mes batteries spirituelles », comme je dis souvent, en me reconnectant à Dieu.

Bien sûr, ce n’est pas la seule façon d’atteindre ce but. Dieu est partout, nul besoin de se retirer dans un monastère pour se rapprocher de lui ! Mais nous sommes des êtres incarnés et sensoriels. Il est normal de vouloir des pratiques qui nous aident à sentir la présence de Dieu et de chercher des lieux propices au recueillement.

Pour certains, c’est le jeûne ou une autre forme d’ascèse. D’autres visiteront assidûment un sanctuaire plutôt qu’un monastère. Au Moyen Âge, le carême était une période de formation théologique pour le peuple de Dieu; à l’instar de nos ancêtres dans la foi, pourquoi ne pas faire de même en assistant à des conférences ou des sessions ? Plusieurs sont offertes, normalement, pendant le carême. On peut aussi, dans le confort de son foyer, relire les Écritures. Bref, il n’y a pas qu’une seule façon de vivre le carême.

Attention, si le carême est un moment idéal pour soigner sa vie intérieure, on ne doit toutefois pas rester replié sur soi et vivre sa foi entre quatre murs. Travailler son intériorité, se mettre à l’écart un moment, oui, mais pour mieux aller vers les autres ensuite. La vie spirituelle et la pratique religieuse ne doivent pas nous isoler. Elles ne doivent jamais servir de refuge pour qui fuit devant un monde jugé mauvais ou devenu trop compliqué.

C’est pourquoi le carême est aussi un temps de conversion. Est-ce que je suis capable de voir le Christ dans les autres, et de voir les autres avec les yeux du Christ ? Est-ce que je fais aux autres le bien que je voudrais qu’on me fasse ? Est-ce que je suis dans l’amour ou le jugement ? Est-ce que je fais quelque chose pour soulager les misères du monde ou est-ce que je détourne plutôt le regard ?

Le carême est donc aussi un temps favorable à des actions de solidarité et de partage, qu’on associe plus souvent de nos jours à la période de Noël. Cela peut aller jusqu’à la protection de l’environnement; en effet, certaines Églises proposent pour le carême un « jeûne carboneutre », où l’on limite ses émissions de gaz carbonique.

Se soucier de son prochain et du monde, c’est aussi ça, être disciple du Christ.

Stéphane Gaudet
redaction@revue-ndc.qc.ca


Plus qu’un temps de privations, le carême est un temps de réflexion, de méditation et de prière. En préparation à Pâques, nous avons cette période de 40 jours – évoquant le temps que Jésus a passé au désert – pour revenir à la base et nous rappeler ce que signifie être disciple du Christ. C’est pourquoi j’ai l’habitude de faire pendant le carême, souvent autour de la fête de l’Annonciation, une retraite dans un monastère ou un couvent. Ça m’aide à « recharger mes batteries spirituelles », comme je dis souvent, en me reconnectant à Dieu.

Bien sûr, ce n’est pas la seule façon d’atteindre ce but. Dieu est partout, nul besoin de se retirer dans un monastère pour se rapprocher de lui ! Mais nous sommes des êtres incarnés et sensoriels. Il est normal de vouloir des pratiques qui nous aident à sentir la présence de Dieu et de chercher des lieux propices au recueillement.

Pour certains, c’est le jeûne ou une autre forme d’ascèse. D’autres visiteront assidûment un sanctuaire plutôt qu’un monastère. Au Moyen Âge, le carême était une période de formation théologique pour le peuple de Dieu; à l’instar de nos ancêtres dans la foi, pourquoi ne pas faire de même en assistant à des conférences ou des sessions ? Plusieurs sont offertes, normalement, pendant le carême. On peut aussi, dans le confort de son foyer, relire les Écritures. Bref, il n’y a pas qu’une seule façon de vivre le carême.

Attention, si le carême est un moment idéal pour soigner sa vie intérieure, on ne doit toutefois pas rester replié sur soi et vivre sa foi entre quatre murs. Travailler son intériorité, se mettre à l’écart un moment, oui, mais pour mieux aller vers les autres ensuite. La vie spirituelle et la pratique religieuse ne doivent pas nous isoler. Elles ne doivent jamais servir de refuge pour qui fuit devant un monde jugé mauvais ou devenu trop compliqué.

C’est pourquoi le carême est aussi un temps de conversion. Est-ce que je suis capable de voir le Christ dans les autres, et de voir les autres avec les yeux du Christ ? Est-ce que je fais aux autres le bien que je voudrais qu’on me fasse ? Est-ce que je suis dans l’amour ou le jugement ? Est-ce que je fais quelque chose pour soulager les misères du monde ou est-ce que je détourne plutôt le regard ?

Le carême est donc aussi un temps favorable à des actions de solidarité et de partage, qu’on associe plus souvent de nos jours à la période de Noël. Cela peut aller jusqu’à la protection de l’environnement; en effet, certaines Églises proposent pour le carême un « jeûne carboneutre », où l’on limite ses émissions de gaz carbonique.

Se soucier de son prochain et du monde, c’est aussi ça, être disciple du Christ.

Stéphane Gaudet
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Fondée en 1892 par le bienheureux Frédéric Janssoone, o.f.m.

Magazine d’information religieuse et de vie spirituelle, publié 10 fois l’an, en association avec la mission du Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap.

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