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Suis-je obligé d’obéir au pape ?

LA FOI EN QUESTIONS par Normand Provencher, o.m.i.

          MAI 2024

À cette question de plus en plus courante, je ne peux pas répondre par oui ou par non. Des précisions sont à ajouter. Ce qui me fait chrétien, c’est ma foi en Jésus, Fils unique de Dieu et fils de Marie de Nazareth, qui a donné sa vie par amour sur la croix et qui est ressuscité. C’est à lui que j’accorde ma confiance et mon obéissance. Je suis un chrétien catholique, c’est-à-dire un membre de la grande famille qui remonte à Jésus lui-même et aux apôtres, dont l’évêque de Rome (le pape) est le successeur de Pierre. Le pape a la mission d’assurer la vérité et l’unité de la foi, de voir à la mise en œuvre des ministères et de promouvoir la charité et les services dans les diverses communautés de disciples de Jésus à travers le monde. Comme catholique, j’accepte l’enseignement et les directives du pape dans son ensemble, tout en étant conscient qu’il s’agit parfois d’une opinion personnelle qu’il ne veut pas imposer.

L’UN DES NÔTRES, UN BAPTISÉ

Même si le pape François est un homme modeste, il est entouré de tout un protocole, avec une cour, une armée, un palais, un décor de monarchie. Tout cela peut nous conduire à le considérer comme au-dessus de l’Église, et non comme le serviteur des serviteurs. Pourtant, ce qui fait toute sa dignité et sa grandeur, c’est son baptême. Le même sacrement que celui qui fait de nous des enfants adoptifs de Dieu le Père, des frères et sœurs de Jésus Christ et des Temples de l’Esprit. Le pape, même s’il est le premier responsable d’un milliard trois cents millions de catholiques, est d’abord un baptisé, donc un frère dans la foi. En raison de la charge qui lui a été confiée, je lui fais confiance et je lui dois obéissance, comme à un grand frère qui voit au bien de toute la famille.

LA VÉRITÉ DANS L’ÉGLISE

La communication de l’Évangile est le principal ministère de l’Église. C’est la première tâche du pape et des évêques, qui ne doivent jamais oublier que l’Esprit est donné à tous les membres de l’Église. Dans bien des milieux, on pense que le charisme de la vérité n’est donné qu’au pape et partiellement aux évêques. Ce n’est pas la position de Vatican II. Dans un texte rarement cité et commenté, le Concile affirme que « la collectivité des fidèles, ayant l’onction qui vient du Saint (1 Jean 2,20 et 27), ne peut se tromper dans la foi » (Constitution sur l’Église, 12). Il existe donc chez le peuple croyant une infaillibilité dont le magistère du pape et des évêques devra toujours tenir compte.

Avec les médias actuels, on peut facilement avoir l’impression que le pape est toujours en train de parler. Que de messages recevons-nous de lui en une seule semaine ! Suis-je tenu à adhérer à tout ce qu’il dit ? Mais non. Depuis que le dogme de l’infaillibilité du pape à été promulgué par le concile de Vatican I en 1870, nous comptons un seul dogme, celui de l’Assomption de Marie en 1950. Cependant, le pape François enseigne la vérité de la foi chrétienne et en témoigne de bien des manières, favorisant le dialogue et la recherche. Il convient donc d’accueillir son enseignement avec attention et confiance, car il nous permet d’entendre l’Évangile avec des accents nouveaux.

Fondée en 1892 par le bienheureux Frédéric Janssoone, o.f.m.

Magazine d’information religieuse et de vie spirituelle, publié 10 fois l’an, en association avec la mission du Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap.

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