Un carême vert
BILLET DU SANCTUAIRE par Rémi Lepage, o.m.i.
Directeur du Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap
MARS 2023

Ce mois-ci, le printemps va débuter. La nature va commencer à se réveiller, de quoi nous faire apprécier sa beauté. Ce temps de l’année est propice pour éveiller notre attention à ce que nous pouvons faire pour prendre soin de la création.
Avec des saisons plus chaudes, une météo moins prévisible, des catastrophes naturelles plus destructrices, nous sommes davantage conscients des changements climatiques. Nous savons qu’ils sont causés en bonne partie par nos façons d’utiliser les biens de la nature, surtout les énergies fossiles. De plus, la Conférence de l’ONU tenue à Montréal en décembre dernier nous a sensibilisés à la biodiversité, c’est-à-dire au fait que la qualité de vie de l’ensemble des êtres vivants (humains, animaux et végétaux) dépend des interactions qu’ils entretiennent entre eux. Si nos comportements menacent l’existence de l’une ou l’autre des espèces vivantes, la qualité de vie de toutes les autres, incluant l’espèce humaine, est compromise.
Pour vivre dans l’amour que Dieu nous propose avec Lui et notre prochain, nous ne pouvons pas ignorer cette interaction respectueuse à vivre avec les êtres vivants et les biens de la terre. Si des espèces que Dieu crée sont menacées, il nous appartient de faire ce que nous pouvons pour les sauvegarder. Bien sûr, nos petits gestes pour prendre soin de la création semblent n’être que quelques gouttes d’eau dans l’océan. Et pour considérer le cas du Sanctuaire, nous aimerions être rendus beaucoup plus loin dans l’adoption de pratiques vertes. Mais chacun de nos gestes compte.
Le carême dans lequel nous sommes entrés nous invite à la pénitence, au partage, à la prière. Cette année, pourquoi ne pas vivre ces démarches de retournement vers Dieu en participant à la sauvegarde de la planète ?
Pénitence. Elle nous fait notamment renoncer à certains biens de la terre par amour, afin de guérir dans notre lien avec Dieu. Belle occasion de nous demander si notre usage de certains biens pourrait faire place à une plus grande modération… C’est déjà une façon de prendre soin de la planète.
Partage. Nos renoncements peuvent avoir une portée écologique et, éventuellement, faciliter le partage avec les autres, que ce soit en évitant le gaspillage d’aliments et d’autres biens, en adoptant un style de vie plus simple, en consommant moins, en économisant l’énergie, en recyclant, en prévoyant la plantation d’arbres ou la culture de plantes potagères, en optant pour le covoiturage ou le transport en commun, etc.
Prière. Si nous développons un rapport plus sain aux biens de la terre, un espace est créé pour que nous reconnaissions mieux leur Auteur. Notre prière peut être d’autant facilitée, en faisant place à l’offrande, à la louange, à l’action de grâce. Bon carême vert !