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Un Dieu qui prend parti

ÉDITORIAL par Stéphane Gaudet, rédacteur en chef

          MaI 2024

La revue Notre-Dame-du-Cap innove ! Le magazine que vous avez dans les mains contient un dossier sur le thème de la pauvreté. Un dossier, c’est un groupe d’articles qui traitent d’un même sujet. Une première pour Notre-Dame-du-Cap, à tout le moins depuis que j’en suis le rédacteur en chef.

Pourquoi la pauvreté ? Parce que c’est un sujet d’actualité. L’appauvrissement des personnes dans notre société est évident. Aussi parce que les pauvres sont la raison d’être des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée, gardiens du Sanctuaire.

Mais avant tout, une raison théologique. Les pauvres sont l’œil de Dieu dans l’histoire : Dieu voit la réalité et la juge à partir du sort fait au pauvre. Dieu n’est pas au-dessus des pauvres, il marche à leurs côtés comme nous devrions, nous aussi, être à leurs côtés, solidaires. Le Dieu de Jésus Christ est un Dieu qui prend parti, et il le fait en faveur des plus faibles. Un Dieu qui libère et donne la vie en abondance ne peut qu’être contre tout ce qui marginalise, exclut, écrase et tue.

Parlons également de nos propres pauvretés. L’Église aussi est pauvre. Je ne parle pas que d’argent. De nos jours, peu de gens souhaitent travailler en milieu ecclésial, ni même être bénévoles. Et parmi les rares qui le font encore, certains sont pleins de bonne volonté mais n’ont pas les compétences nécessaires. On les embauche quand même, pénurie de main d’œuvre oblige. Une responsable des communications d’un diocèse ne savait même pas ce qu’étaient des photos haute résolution, c’est son évêque lui-même qui a dû m’envoyer des photos de lui. Dans un autre diocèse, un employé a publié sur la page Facebook de celui-ci une vidéo complotiste (vite retirée, heureusement) qui affirmait que la démission de Benoît XVI était invalide, qu’il était toujours le vrai pape et que François n’était pas légitime ! Quand les gens ne sont pas formés, ils croient à toutes sortes d’absurdités. La pauvreté de l’Église, c’est aussi la pauvreté intellectuelle et le manque d’ouvriers – d’ouvriers compétents et formés – pour travailler à la moisson du Seigneur.

Les communautés religieuses n’ont plus de relève, leurs membres vieillissants quittent leurs couvents et déménagent dans des résidences pour aînés. Les revues Pastorale-Québec, En son nom et Signes ont récemment cessé de paraître. Le Réseau Femmes et Ministères cesse ses activités, le Centre justice et foi suspend les siennes pour une durée indéterminée. On a l’impression que tout s’écroule en même temps. L’Église pauvre sera-t-elle plus près de l’Évangile que l’Église triomphante d’autrefois?

* * *

Que pensez-vous de ce dossier sur la pauvreté ? Souhaitez-vous avoir de temps à autre un dossier dans la revue Notre-Dame-du-Cap ? Faites-nous connaître votre opinion en écrivant à l’adresse électronique au bas de cet article.

Stéphane Gaudet
redaction@revue-ndc.qc.ca


La revue Notre-Dame-du-Cap innove ! Le magazine que vous avez dans les mains contient un dossier sur le thème de la pauvreté. Un dossier, c’est un groupe d’articles qui traitent d’un même sujet. Une première pour Notre-Dame-du-Cap, à tout le moins depuis que j’en suis le rédacteur en chef.

Pourquoi la pauvreté ? Parce que c’est un sujet d’actualité. L’appauvrissement des personnes dans notre société est évident. Aussi parce que les pauvres sont la raison d’être des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée, gardiens du Sanctuaire.

Mais avant tout, une raison théologique. Les pauvres sont l’œil de Dieu dans l’histoire : Dieu voit la réalité et la juge à partir du sort fait au pauvre. Dieu n’est pas au-dessus des pauvres, il marche à leurs côtés comme nous devrions, nous aussi, être à leurs côtés, solidaires. Le Dieu de Jésus Christ est un Dieu qui prend parti, et il le fait en faveur des plus faibles. Un Dieu qui libère et donne la vie en abondance ne peut qu’être contre tout ce qui marginalise, exclut, écrase et tue.

Parlons également de nos propres pauvretés. L’Église aussi est pauvre. Je ne parle pas que d’argent. De nos jours, peu de gens souhaitent travailler en milieu ecclésial, ni même être bénévoles. Et parmi les rares qui le font encore, certains sont pleins de bonne volonté mais n’ont pas les compétences nécessaires. On les embauche quand même, pénurie de main d’œuvre oblige. Une responsable des communications d’un diocèse ne savait même pas ce qu’étaient des photos haute résolution, c’est son évêque lui-même qui a dû m’envoyer des photos de lui. Dans un autre diocèse, un employé a publié sur la page Facebook de celui-ci une vidéo complotiste (vite retirée, heureusement) qui affirmait que la démission de Benoît XVI était invalide, qu’il était toujours le vrai pape et que François n’était pas légitime ! Quand les gens ne sont pas formés, ils croient à toutes sortes d’absurdités. La pauvreté de l’Église, c’est aussi la pauvreté intellectuelle et le manque d’ouvriers – d’ouvriers compétents et formés – pour travailler à la moisson du Seigneur.

Les communautés religieuses n’ont plus de relève, leurs membres vieillissants quittent leurs couvents et déménagent dans des résidences pour aînés. Les revues Pastorale-Québec, En son nom et Signes ont récemment cessé de paraître. Le Réseau Femmes et Ministères cesse ses activités, le Centre justice et foi suspend les siennes pour une durée indéterminée. On a l’impression que tout s’écroule en même temps. L’Église pauvre sera-t-elle plus près de l’Évangile que l’Église triomphante d’autrefois?

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Stéphane Gaudet
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Fondée en 1892 par le bienheureux Frédéric Janssoone, o.f.m.

Magazine d’information religieuse et de vie spirituelle, publié 10 fois l’an, en association avec la mission du Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap.

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