Un nécessaire
changement de cap
ÉDITORIAL par Stéphane Gaudet, rédacteur en chef
Septembre 2023
Impossible de le nier, les changements climatiques sont devenus une réalité d’ici avec la multiplication cet été d’événements météorologiques extrêmes: incendies de forêt, pluies diluviennes, glissements de terrain, tornades, etc. Pourtant, ces faits alarmants ne semblent pas nous inciter à changer notre mode de vie. Le Devoir du 18 mai nous apprenait que les Québécois consomment deux fois trop de ressources naturelles que ne peut le supporter la planète, en plus d’émettre des quantités importantes de déchets et de gaz à effet de serre. En juillet, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, craignait un avenir dystopique : « Notre environnement brûle. Il fond. Il est inondé. Il s’épuise. Il s’assèche. Il meurt […] Nous ne pouvons pas transmettre cet avenir de famine et de souffrances à nos enfants et leurs enfants. »
Il ne s’agit pas de culpabiliser ni d’effrayer qui que ce soit, mais de faire prendre conscience que notre façon de vivre a des conséquences graves. On ne peut plus continuer à vivre comme nous le faisons.
Certains m’ont reproché mon éditorial d’avril sur la crise du logement, dans lequel je dénonçais, en m’appuyant sur un passage biblique, la cupidité de certains propriétaires qui exigent des hausses de loyer démesurées et non justifiées. « Écrivez donc plutôt sur la beauté de la vie », m’a-t-on suggéré. Non ! La foi chrétienne n’est pas qu’intériorité et dévotion, elle se vit dans le monde réel, pas dans un conte de fées, et exige que nous prenions parti pour les plus faibles contre les injustices. Nous devons agir pour la justice économique et aussi écologique. Nous ne pouvons pas utiliser la Bible pour nous conforter dans notre mode de vie; elle doit plutôt nous remettre en question, nous déranger, on doit s’y cogner le nez ! Les prophètes des temps modernes, tout comme ceux de l’Ancien Testament, nous invitent à changer de comportement. En d’autres mots, à nous convertir. Exactement ce dont parlait le pape François en juin dernier quand il a évoqué la nécessité d’« un changement de cap, un changement décisif du modèle actuel de consommation et de production. »
Le 1er septembre 1989, le patriarche de Constantinople Dimitrios proposait que le 1er septembre de chaque année soit une journée de prière pour la création. Le pape François a repris cette initiative orthodoxe en instituant pour les catholiques la Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création. Et depuis 2019, la période allant du 1er septembre au 4 octobre (fête de saint François d’Assise, patron des écologistes) est devenue le Temps pour la création, un mois œcuménique de prière et d’action pour prendre soin de notre maison commune. Alors, au cours des prochaines semaines, prions et agissons !
Stéphane Gaudet
redaction@revue-ndc.qc.ca
Impossible de le nier, les changements climatiques sont devenus une réalité d’ici avec la multiplication cet été d’événements météorologiques extrêmes: incendies de forêt, pluies diluviennes, glissements de terrain, tornades, etc. Pourtant, ces faits alarmants ne semblent pas nous inciter à changer notre mode de vie. Le Devoir du 18 mai nous apprenait que les Québécois consomment deux fois trop de ressources naturelles que ne peut le supporter la planète, en plus d’émettre des quantités importantes de déchets et de gaz à effet de serre. En juillet, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, craignait un avenir dystopique : « Notre environnement brûle. Il fond. Il est inondé. Il s’épuise. Il s’assèche. Il meurt […] Nous ne pouvons pas transmettre cet avenir de famine et de souffrances à nos enfants et leurs enfants. »
Il ne s’agit pas de culpabiliser ni d’effrayer qui que ce soit, mais de faire prendre conscience que notre façon de vivre a des conséquences graves. On ne peut plus continuer à vivre comme nous le faisons.
Certains m’ont reproché mon éditorial d’avril sur la crise du logement, dans lequel je dénonçais, en m’appuyant sur un passage biblique, la cupidité de certains propriétaires qui exigent des hausses de loyer démesurées et non justifiées. « Écrivez donc plutôt sur la beauté de la vie », m’a-t-on suggéré. Non ! La foi chrétienne n’est pas qu’intériorité et dévotion, elle se vit dans le monde réel, pas dans un conte de fées, et exige que nous prenions parti pour les plus faibles contre les injustices. Nous devons agir pour la justice économique et aussi écologique. Nous ne pouvons pas utiliser la Bible pour nous conforter dans notre mode de vie; elle doit plutôt nous remettre en question, nous déranger, on doit s’y cogner le nez ! Les prophètes des temps modernes, tout comme ceux de l’Ancien Testament, nous invitent à changer de comportement. En d’autres mots, à nous convertir. Exactement ce dont parlait le pape François en juin dernier quand il a évoqué la nécessité d’« un changement de cap, un changement décisif du modèle actuel de consommation et de production. »
Le 1er septembre 1989, le patriarche de Constantinople Dimitrios proposait que le 1er septembre de chaque année soit une journée de prière pour la création. Le pape François a repris cette initiative orthodoxe en instituant pour les catholiques la Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création. Et depuis 2019, la période allant du 1er septembre au 4 octobre (fête de saint François d’Assise, patron des écologistes) est devenue le Temps pour la création, un mois œcuménique de prière et d’action pour prendre soin de notre maison commune. Alors, au cours des prochaines semaines, prions et agissons !
Stéphane Gaudet
redaction@revue-ndc.qc.ca