Après maintes épreuves et péripéties, Simon Roy sera ordonné prêtre à Trois-Rivières ce 4 mai, à 49 ans.
imon est originaire de Saint-Malo, en Estrie. Lors d'une expérience missionnaire en Afrique du Sud avec les Mariannhill, un 19 mars, fête de Saint Joseph, il va prier à la chapelle plutôt que de jouer au soccer. « En sortant, je ne peux pas dire ce qui s'est passé, mais je savais que ma vie irait dans cette direction. Un prêtre accompagnateur qui m'a vu sortir de la chapelle m'a dit : "Toi, il y a quelque chose qui vient de se passer." »
Mais plutôt que de devenir prêtre, il se fait moine dans la communauté des Frères de Saint-Jean en 1999, à 23 ans. « Je ne voulais pas devenir une machine à distribuer les hosties ! Jeune, je ne voyais pas le pasteur derrière. Tout ce que je voyais, c'était le prêtre à la messe, et moi, ça ne me tentait pas. »
Il trouve chez les Frères de Saint-Jean un équilibre entre contemplation et apostolat. Comme il avait appris le russe (parce qu'il n'y avait plus de place dans le cours d'allemand !), on l'a envoyé en Lituanie après son noviciat, de 2002 à 2006. « J'y ai été heureux. Mais quand le fondateur (le père Philippe) est décédé en 2006, la communauté a pris des orientations qui ne me plaisaient pas; j'ai senti que ce n'était plus à la communauté Saint-Jean que je devais être. Je l'ai quittée en 2007. »
Les épreuves
À son retour au Québec, sa vision de la prêtrise avait changé. Il entame le processus pour devenir prêtre séculier dans son diocèse, Sherbrooke. Ses études au Grand Séminaire se passent bien et il est ordonné diacre transitoire en 2010. Mais c'est là que les épreuves surgissent dans son parcours.
« Des fois, je me dis que le Seigneur a permis que les épreuves arrivent APRÈS cette ordination, parce que si elles étaient arrivées avant, probablement que je ne serais pas ici en train de préparer mon ordination sacerdotale. » En effet, une série d'événements vont se bousculer et l'obliger à prendre un grand recul. Il dit même à son évêque que s'il ne le fait pas, il « défroquera » dans quelques années.
Et la pause a duré 14 ans. Tout au long de ce temps de réflexion, une question le taraude : « Comment vivre ma vocation en étant moi-même, pas en essayant de paraître quelqu'un d'autre ? J'avais dit : j'ai peut-être été ordonné diacre comme un bon pharisien, mais si je suis ordonné prêtre un jour, ce sera comme un simple publicain, quelqu'un qui sait qu'il ne le mérite pas, qui sait qu'il est là uniquement par miséricorde. »
« Serais-tu prêt à commencer à guérir ? »
Alors qu'il vit à Montréal, son père spirituel lui demande : « Serais-tu prêt à commencer à guérir ? Si tu as une vocation, il faut guérir ça. » Simon ne veut pas redevenir diacre tout de suite. « Ça m'a fait peur. Mais on a regardé des offres d'emploi d'agents de pastorale dans le diocèse de Montréal, car pour guérir, il fallait que je retourne travailler en Église. » C'est ainsi qu'il devient coordonnateur à la paroisse Saint-Esprit de Rosemont tout en étant guide à l'Oratoire Saint-Joseph.
Puis arrive la pandémie. Sa situation stagne à Montréal. Il fait acte d'abandon. « Seigneur, fais comme avec Abraham, envoie-moi où tu veux. » Il voit passer des offres d'emploi au Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap. Celle de responsable de la mission et de la liturgie semble taillée sur mesure pour lui. Il est embauché au Sanctuaire et quitte donc Montréal pour Trois-Rivières.
« C'est à nous d'aller voir les blessés »
Un 7 octobre, fête de Notre-Dame du Rosaire, Mgr Martin Laliberté prêche au Sanctuaire et commence son homélie en disant : « Si vous êtes ici ce matin, c'est que vous croyez au Dieu de l'impossible ou qu'il y a un impossible dans votre vie qui doit être réglé avec Dieu. » Simon confie : « Mon impossible à moi, c'était le désir d'être prêtre. Ça a réveillé en moi l'appel à répondre pleinement à mon baptême. » Il n'était pas malheureux au Sanctuaire, mais il devait partir pour suivre sa voie vers le sacerdoce.
Une église en descente
Comment voit-il le rôle du prêtre en 2025 ? « Le pape François parle d'une Église en sortie. Mais moi, je dis que le prêtre doit aussi être le témoin d'une Église en descente : qui descend pour laver les pieds, comme le Christ. On est là pour aider les gens à se relever, et pour ça, il faut se mettre à genoux, au niveau où les gens sont. Pourquoi des gens ont peur de venir à l'église ? C'est parce qu'ils ont été blessés. C'est à nous d'aller voir les blessés. »
Simon a demandé que sa première messe au lendemain de son ordination soit au Petit Sanctuaire, le 5 mai. « En raison de la grâce que j'ai vécue au Sanctuaire, j'ai une dette d'honneur envers Notre-Dame du Cap. » Et de conclure : « S'il faut que je donne ma vie pour juste rappeler le primat de l'amour de Dieu et aider les gens à se relever comme il m'a relevé, bien ça vaudra la peine de donner ma vie. »
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