Maria Santissima Bambina est une appellation en italien qui se traduit par « Très Sainte Enfant Marie ». Cette dévotion célèbre Marie dans son enfance. Elle est présente plus particulièrement dans certaines régions d'Italie. Au Mexique, elle porte le nom de Divina Infantita.
ette dévotion est peu connue au Québec. Les Annales de Notre-Dame-du-Cap de 1916 et 1917 mentionnent son existence, mais sans dire si et comment elle est pratiquée au Cap-de-la-Madeleine, et sans la lier à un reliquaire d'un cheveu de Marie naissante que possédait le Sanctuaire en 1904 (disparu depuis) ou à une statuette spécifique. En 1653, Jean-Jacques Olier, fondateur des prêtres sulpiciens établis à Montréal depuis 1657, avait recommandé à Paris de faire des oratoires semblables aux crèches de Noël, avec Marie dans son berceau ayant sainte Anne d'un côté et saint Joachim de l'autre. Sa pensée, si elle se concrétisa, ne semble pas avoir laissé de traces ici ni en Europe.
Symbole de pureté
La dévotion remonte aux premiers siècles de l'histoire chrétienne. Elle est renforcée par la proclamation du dogme de l'Immaculée Conception en 1854 qui affirme que Dieu a préservé Marie du péché originel, dès sa conception dans le sein de sa mère. Symbole de pureté, Marie Enfant sera alors invoquée pour la fécondité des familles et la protection et le bien-être des enfants.
À la fin du 19e siècle, considérant la fête de la Nativité de Marie inscrite au calendrier le 8 septembre, des prêtres proposèrent d'étendre la dévotion à tout le mois de septembre, tout comme le mois de mai est consacré à Marie en tant que mère de Jésus. L'idée ne fut pas retenue, laissant la place aux douleurs de Marie avec Notre-Dame des Sept Douleurs (15 septembre).
Une statue de cire
Dans sa collection patrimoniale, le Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap conserve une petite statue en cire (photo) représentant Marie Enfant, tout emmaillotée, qui rappelle les « Petits Jésus » de cire que l'on dépose dans une crèche de Noël. Elle date de la première moitié du 20e siècle et provient sans doute d'Italie. Elle est inspirée de celles créées par Anna Felice Fornari, dite sœur Chiara Isabella (1697-1744), clarisse de Todi, en Italie. Vers 1735, elle fit don d'une de ces statues de cire qui s'est retrouvée chez des religieuses à Milan. À partir de 1884, des guérisons miraculeuses sont attribuées à cette statue de Milan. La dévotion à Maria Bambina prit de l'ampleur et la statue devint alors un objet de vénération populaire dans la chapelle de l'Institut Maria Bambina.
Elle fut reproduite et diffusée en de nombreux endroits, surtout en Italie. Si on en croit les sites Web d'art et de revente, les éditions différentes de la statue sont nombreuses, mais les caractéristiques restent les mêmes : une tête en cire, parfois en plâtre, portant un bonnet, sur un corps enveloppé de langes aux ceintures dorées, dans un berceau recouvert de dentelle. Celui du Cap est orné de roses dorées, symbolisant Marie. Il repose sur un pied rassemblant des cœurs de broche, commun à plusieurs éditions. Et pour l'anecdote, soulignons que la statue du Cap a la bouche fermée, tandis que la statue miraculeuse de Milan a la bouche entrouverte qui laisse voir… des dents.
Dans la basilique
Dans l'art, Marie naissante est toujours représentée avec sa mère, sainte Anne. C'est ainsi que le père Jan Tillemans, o.m.i. la représentera dans les vitraux de la basilique Notre-Dame-du-Cap qu'il réalisa aux Pays-Bas de 1957 à 1965. Dans ses tableaux réservés à sainte Anne, patronne du Québec, l'artiste a imaginé la sage-femme apportant à Anne la nouveau-née, la petite Marie, qu'elle vient de langer. Le rayon lumineux qui se dirige vers Marie évoque la grâce descendant du Ciel. Anne est alitée.
Les religieuses gardiennes de la statue à Milan la surnommeront Santa Madonnina, Madonnina étant un diminutif affectueux signifiant « petite Madone ». Une archiconfrérie fut fondée. On en vint à donner en cadeau de mariage la statuette en cire de Maria Bambina. Plusieurs églises et sanctuaires en Italie et en France se dotèrent de la statue. C'est le cas de l'église paroissiale au sanctuaire de Pontmain, dont les Oblats sont gardiens et d'où venait le père Prod'homme, l'un des artisans du développement du Sanctuaire du Cap au début du 20e siècle.
La Nativité de Marie dans les vitraux de la basilique Notre-Dame-du-Cap.
Quelle est l'histoire de la Bambina du Cap ? Quel a été son itinéraire, par quelle entremise est-elle parvenue jusqu'ici, les archives ne le disent pas. Combien d'autres existent au Québec ? Les collectionneurs québécois disent que la statuette du Cap est unique.
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