es guerres font partie de l’actualité. Les dépenses militaires des neuf puissances nucléaires ont franchi en 2024 la barre des 100 milliards de dollars. Il faut y ajouter les milliards que les États investissent pour l’achat et l’entretien des armes conventionnelles. Et ce n’est jamais assez. Cet argent pourrait assurer nourriture, soins de santé, éducation à tous les enfants de la planète. Et il en resterait pour les gens âgés et malades. La survie de l’humanité est en jeu et, dans tout cela, que fait Dieu, le Père tout-puissant ?
Les fabricants d’armes font de bonnes affaires. Comment fermer les yeux sur les effets négatifs de ce commerce ? Avec les drones et les missiles, les guerres deviennent de plus en plus en plus sophistiquées, sans oublier la machette qui est loin d’être démodée dans des pays africains. Sommes-nous en train de nous habituer aux violences des guerres, devenues des spectacles au téléjournal ? Dans ces souffrances, Dieu, l’Amour infini, serait-il absent ?
DU SEIGNEUR DES ARMÉES AU DIEU DE JÉSUS
Depuis l’aube du monde, l’histoire de l’humanité est une histoire de violence, avec les deux frères, Caïn et Abel. Ce n’est certes pas le projet du Dieu créateur. La Bible rapporte conquêtes, massacres, déportations. Pour se faire connaître du peuple d’Israël, Dieu se permet d’entrer en guerre et de se faire guerrier (Exode 15,3). C’est Yahvé Sabaoth, le Seigneur des armées ou de l’univers (1 Samuel 1,3). En priant les psaumes, je ne considère pas les Philistins, les Cananéens, les Moabites comme des ennemis, mais plutôt comme diverses expressions du mal à combattre. Or, Dieu s’implique dans la lutte contre le mal comme un père généreux et un sauveur miséricordieux. C’est le Dieu d’Osée, d’Amos, d’Isaïe.
Jésus refuse de répondre au mal par la vengeance
Que dit Jésus, le Messie attendu, aux foules écrasées par le pouvoir romain ? Il leur annonce l’arrivée du royaume de Dieu. Ce n’est pas un nouveau territoire, mais le monde où Dieu devient chez lui. Et quand Dieu est présent, tout change. Les autorités religieuses et civiles refusent ce message et condamnent Jésus, qui meurt sur la croix en pardonnant à ses bourreaux. Il refuse de répondre au mal par la vengeance. En Jésus, Dieu fait son œuvre de salut par le don de la paix avec une discrétion qui lui est propre, considérant les humains libres et responsables de leur avenir. « D’où viennent les guerres, d’où viennent les conflits entre vous ? », demande saint Jacques. Dans sa lettre, il répond qu’elles tirent leur origine des désirs, des convoitises et des jalousies des humains (4,1-3).
DES CŒURS DÉSARMÉS
Le Dieu que Jésus nous révèle se rend présent dans les guerres en Ukraine, dans la Bande de Gaza… Il est là où meurent les victimes des terribles et injustes conflits ; là où des femmes et des hommes vont au secours des personnes blessées ; là où des responsables s’ingénient à faire « de leurs épées des socs et de leurs lances, des faucilles » (Isaïe 2,4). C’est dans les cœurs désarmés que Dieu agit.
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