n février 2022, lorsque les églises fermées par le variant Omicron du virus de la COVID ont été rouvertes aux seuls détenteurs d’un passeport vaccinal, on a vu les pages Facebook de certains diocèses québécois être assaillies de commentaires mécontents de cette mesure, souvent venant de jeunes catholiques.
• « La loi de Legault est plus importante que celle de Dieu ? »
• « L’accès au Christ n’est pas une question sanitaire, à quoi bon sauver nos corps si nos âmes sont pourries ? »
• « Ceux qui prennent cette décision auront à la justifier devant le Christ ! »
• « Qu’est-ce qui est arrivé à l’Église de Dieu ? Maintenant, leur préoccupation est le corps des gens et la santé publique ? C’est le travail de l’État! L’évêque devrait s’occuper de nos âmes. De nos besoins spirituels. Quelle honte ! »
• « C’est non seulement une grave erreur de suivre une telle imposition, mais c’est aussi une grave offense à Dieu. Qu’est-ce que vous faites des Commandements de Dieu? À qui devez-vous obéir ? Aux hommes ou à Dieu ? »
Ces gens auraient voulu que l’Église catholique québécoise défie les autorités et fasse de la désobéissance civile! Comme m’écrivait alors un ami prêtre, l’irresponsabilité et le droit de contaminer son prochain n’existent pourtant pas dans l’Évangile…
Un brillant essai québécois paru à la fin de 2023 vient mettre des mots sur le phénomène. Docteur en études du religieux contemporain, Stéphane Bürgi décrypte dans La dérive conspirationniste (Novalis, 184 p.) un courant qu’il nomme « néo-traditionalisme », qui « tente aujourd’hui de ramener l’Église à un nouvel aggiornamento à rebours de celui du concile Vatican II ». Ce traditionalisme bien de notre temps s’emploie à un combat culturel contre le « sécularisme », c’est-à -dire à « une dynamique d’affrontement idéologique et religieux avec les pouvoirs séculiers », et contre le monde moderne et l’Église actuelle vus comme décadents et corrompus. La crise pandémique a servi de catalyseur à cette mouvance. Alors que le Vatican et la plupart des épiscopats invitaient les fidèles à suivre les mesures sanitaires, le courant néo-traditionaliste entrait en dissidence en transformant « en une bataille culturelle ce qui était un effort pour assurer la protection de la vie », écrit le pape François, cité par Bürgi.
Cela explique bien des choses. Pour Bürgi, l’Église doit « prendre conscience de la récupération idéologique dont son patrimoine symbolique fait l’objet aujourd’hui ». Nous devons, en effet, être bien conscients de l’existence de ce courant rétrograde, de sa présence chez nous, parmi nous (notamment chez les jeunes) et de ses combats. Entre autres, contre le pontificat de François.
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