e pape François est mort sur scène, comme il le souhaitait. Jamais il n’a voulu renoncer à sa fonction pour raisons de santé. Jusqu’au bout, sans se ménager, il a accompli sa mission. Élu pour réformer l’Église et sa gouvernance, François n’a rien changé à la doctrine catholique. Mais sous son pontificat, le ton et l’approche ont changé. Pour lui, les situations réelles vécues par les personnes, pas toujours conformes aux enseignements de l’Église, passaient avant la doctrine. Il aura été un véritable pasteur, plus qu’un gardien du dogme.
Peu avant sa mort, il a vidé son compte en banque et en a donné le contenu à une prison pour mineurs. Et il a demandé qu’une de ses papemobiles soit transformée en ambulance pour les enfants de Gaza. Son mode de vie simple était un reproche pour qui s’attache à la pompe et aux mondanités; il avait beaucoup d’ennemis. Qu’il repose maintenant en paix.
« Une Église qui fait des ponts »
Le cardinal Robert Francis Prevost lui succède. Il a choisi Léon XIV pour nom de pontificat, un nom qui contient tout un programme. Léon XIII (1878-1903) a été le pape de la justice sociale – condamnant les excès du capitalisme et le socialisme – et de la réconciliation de l’Église catholique avec le monde moderne. En élisant un centriste comme Prévost, ni ultralibéral, ni ultraconservateur, le collège cardinalice s’est soucié de l’unité de l’Église, très divisée entre bergogliens et anti-François. Léon XIV est une personnalité réservée, moins clivante que le pape jésuite. Le conclave a opté pour un pontificat d’apaisement après les turbulentes années François, mais dans la continuité du pape argentin. Pas de retour en arrière, Dieu merci !
Étatsunien de naissance mais surtout citoyen du monde, Prevost est un missionnaire qui a passé la majeure partie de sa vie au Pérou et à Rome. Comme Léon XIII qui a beaucoup écrit sur la Vierge Marie et le rosaire, Léon XIV est un dévot; le soir de son élection, il a prié Je vous salue Marie avec la foule réunie place Saint-Pierre. Dans son discours, il a plaidé pour « une Église qui construit des ponts » (étymologiquement, pontife signifie « faiseur de ponts »). Critique de Trump et de Vance, il ne sera pas aimé de la droite catholique américaine, qui le décrit déjà comme un pape woke.
Léon XIV est en phase avec les orientations de François sur les pauvres, les migrants, les femmes, l’écologie et la synodalité. Souhaitons qu’il poursuive les réformes bergogliennes et fasse preuve du même catholicisme d’ouverture et d’inclusion.
Notre Infolettre
Soyez à l'affût des nouveautés.
En vous inscrivant, vous consentez à notre politique de confidentialité.

Laïcité, démocratie et islam
Sami Aoun est spécialiste du Moyen-Orient. Il a prêché au Sanctuaire sur le thème de la réconciliation des peuples...

Délivrer les captifs d’aujourd’hui
Fondé il y a plus de 800 ans, l’Ordre des Trinitaires, présent chez nous notamment à Granby, poursuit dans la société moderne sa mission de libération des captifs.

Que retenir du pontificat de François ?
François, le pape des pauvres, laisse à l'Église un riche héritage. Lors de ses funérailles, on a constaté qu'il était très aimé...