ans une rue de Québec, à la vitrine d’un commerce : « Vous avez droit au respect, nos employés aussi ! » À ma pharmacie : « Merci de ne pas agresser le personnel. » À une guérite du métro de Montréal : « Interdiction de menacer, injurier, cracher. » J’ai aussi vu de tels écriteaux à la clinique médicale, au bureau de poste… et au Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap : « Respect et courtoisie : tolérance zéro envers toute violence verbale et physique. »
L’incivilité progresse partout. Certains parlent même d’une « décivilisation », d’une régression des comportements civilisés. À qui ou à quoi la faute ? Manque d’éducation ? Situation socioéconomique difficile ? Pandémie des années 2020 ? Réseaux sociaux ? Outrances de nos leaders politiques ?
Je n’ai pas la réponse. Mais que même un sanctuaire catholique doive rappeler à ses pèlerins et visiteurs l’obligation de rester respectueux envers son personnel me sidère. On me dit que certaines personnes deviennent rapidement agressives lorsqu’elles n’obtiennent pas ce qu’elles veulent, comme si le monde entier devait se plier à leurs désirs. Nombrilisme propre à notre époque ? La vie en société exige de penser aux autres, pas juste à soi. Si tout le monde se mettait à crier, agresser, cracher à la moindre contrariété, la vie en commun deviendrait impossible, c’est une évidence.
Nombrilisme propre à notre époque ?
Lors d’un processus très acrimonieux de fusion de deux paroisses, un prêtre avait conclu, après avoir entendu les commentaires peu charitables des paroissiens de part et d’autre, à un échec de notre évangélisation. Comme on peut lire et entendre souvent : « Nos gens ont été catéchisés, mais peu évangélisés. » Ou encore : « Ils sont catholiques, mais sont-ils chrétiens ? »
Rien ne sert de faire ses dévotions dans un sanctuaire si on se querelle pour une place de stationnement en arrivant, ou si on agresse son personnel. Ces dévotions seraient vaines. « Pourquoi m’appelez-vous “Seigneur ! Seigneur !” et ne faites pas ce que je dis ? » (Luc 6,46) Nous, chrétiens, sommes des pécheurs, pas des anges, certes. Nous avons tous nos moments d’impatience et d’irritation. Mais être chrétien, n’est-ce pas aussi faire un effort, tenter de se dépasser ?
Changer de comportement, c’est une autre façon de dire « se convertir ». Alors avant de vouloir évangéliser les autres, évangélisons-nous, convertissons-nous, toujours davantage !
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