ous sommes dans le temps de Pâques. Le mois de mai, c’est la renaissance de la nature après son long sommeil, le retour du beau temps après la grisaille, le temps des semences avec, déjà, l’anticipation de la récolte à venir. Toutes des images qui ont servi d’allégories au fil des âges pour illustrer la résurrection.
C’est un fait que la Bible et Jésus nous parlent plus de l’ici-bas que de l’au-delà; du comment vivre avant la mort que de l’après-vie. Toutefois, on ne peut ignorer tous les passages du Nouveau Testament qui évoquent une vie après la mort. La foi chrétienne implique l’assurance que la vie ne se réduit pas à notre existence terrestre. Dans sa première lettre aux Corinthiens, Paul est formel : la résurrection de Jésus et notre propre résurrection sont liées. « Nous proclamons que le Christ est ressuscité d’entre les morts; alors, comment certains d’entre vous peuvent-ils affirmer qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? S’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité » (15,12-13).
Et quand il écrit dans sa lettre aux Colossiens (2,12) « vous êtes ressuscités », il fait de notre résurrection non seulement une espérance pour l’avenir, mais une réalité déjà présente dans nos existences actuelles. Notre vie est pascale. Nous pouvons dès maintenant goûter cette vie éternelle.
La résurrection du Christ préfigure la nôtre, ce qui nous incite à vivre autrement
Le comédien québécois Doris Lussier (1918-1993) a superbement écrit :
[P]our envisager la mort avec sérénité, il faut croire à quelque chose après. Tout est là. Ou, à tout le moins, espérer quelque chose. Car la mort n’a pas de sens si tout finit avec elle. Ça serait trop bête. On n’existe pas pour rien, ça me paraît absurde. [...] On peut ne pas avoir la foi – parce que c’est un mystère –, mais on ne peut pas ne pas avoir l’espérance. Sans l’espérance, non seulement la mort n’a plus de sens, mais la vie non plus n’en a pas.
La résurrection n’est pas un événement du passé qui ne concerne que le Christ. La résurrection du Christ préfigure la nôtre, ce qui nous incite à vivre autrement dès aujourd’hui, sachant que la mort et le non-sens ne vaincront pas. Là est notre espérance.
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